Témoignages
sur les évènements, connaissances et conceptions
de l’époque
Proverbes et citations d’époque
Il
ne faut pas remuer ce qui ne doit pas être remué
(Les Lois III684) (Thééthéte n2 p143) |
l’adage
qui
défend de remuer ce qui ne doit pas être remué
(les lois XI §913) |
Le
commencement est la moitié du travail entier
(Les Lois V 753) |
la
souveraine justesse de cette parole d’Hésiode que
dans beaucoup de cas la moitié vaut plus que le tout
(Les Lois III689) |
Zeus Roi, les chose
heureuses ,
que nos prières les demandent
ou qu’elles ne les demandent pas,
donnes les nous !
Mais celles qui sont redoutables ,
écarte les de nous,
même si nous les demandons dans nos prières !
(Le second Alcibiade
143)
|
En amour on peut transgresser ses serments
Pausanias
: …quand tout cela est fait par celui qui aime,
on lui en sait gré, et de notre coutume il a reçu
le privilège de pouvoir se conduire ainsi sans qu'on
le lui reproche, comme s'il accomplissait quelque exploit magnifique
! Mais ce qu’il y a de plus extraordinaire, c’est
en vérité ce que disent la plupart des gens :
à savoir que même quand il jure, il est le seul
à qui les Dieux pardonnent de transgresser ses serments
; un serment d’amour dit le proverbe, ce n’est point
un serment ! De la sorte les Dieux, aussi bien que les hommes,
ont réalisé pour celui qui aime une complète
liberté : voilà ce que proclame la coutume chez
nous. (Le Banquet §183) |
Un problème
d'actualité: faut il réformer l’orthographe
Socrate
: Ne sais tu pas, bienheureux ami , que les noms primitifs,
aussitôt établis, ont été couverts
d’une couche épaisse par les hommes qui souhaitaient
leur donner de la grandiloquence, en y insérant où
en retranchant des lettres en vue de la beauté de la
prononciation , en les tortillant de cent façons, aussi
bien que par le double effet de l’embellissement et de
la durée. Autrement ne jugerais tu pas incompréhensible
l’insertion d’un r dans « catoptron »,
le miroir ? Mais ce sont choses que font je crois les gens qui
de la vérité n’ont aucun souci, mais qui
fignolent l’articulation, si bien que, à force
d’insertions imposées aux mots primitifs, ils ont
obtenu finalement ce résultat, que pas un, parmi les
hommes ne comprendra quelle peut bien être l’intention
du mot ! (Cratyle §414) |
Précis de rhétorique
Socrate
:..il y a d’abord si je ne me trompe le «
préambule », ce qui doit en effet se prononcer
au début du discours. Voilà bien n’est il
pas vrai ce que tu dis être les finesses de l’art
? – Phédon : oui—Socrate :et puis en second
lieu vient une « exposition » avec des témoignages
à l’appui ; en troisième lieu les «
preuves » ; en quatrième lieu les « présomptions
». Il y a aussi je crois la « confirmation »
et la « confirmation de la confirmation », au dire
du moins de cet homme de Bysance qui est un prestigieux artiste
de la parole- Phédon ; c’est de cet admirable Théodore
que tu veux parler ? - - Socrate bien sûr ! Il parle en
outre de la « réfutation » et de «
la réfutation de la réfutation », et dit
comment il faut y procéder dans l’accusation ou
dans la défense. Et le très distingué Evenos,
de Paros, ne l’en parlerons nous pas ? lui qui a le premier
découvert « l’insinuation » et «
l’éloge détourné » ? lui qui
encore dit on a mis en vers mnémoniques les « blâmes
détournés » ? Habile homme en effet ! Et
Tisias, et Gorgias, les laisserons nous de coté ? eux
qui ont vu que les « vraisemblances » méritent
plus de considération que « la vérité
» ? eux qui par la force de la parole font apparaître
grandes les choses qui sont au contraire petites, et petites
celles qui sont grandes ? qui ont trouvé à dire
des nouveautés d’une antique façon, et d’une
façon moderne d’antiques choses ? qui , sur tout
sujet, ont trouvé aussi bien la concision que l’amplification
sans limite (Phèdre §267) |
Historique de la création des Hermés
Après
qu’il eut réalisé l’éducation
des habitants de la ville et provoqué leur admiration
par sa sagesse, il conçut le dessin d’éduquer
à leur tour les gens de la campagne et fit élever
le long des routes qui relient la ville à chacun des
bourgs, des stèles portant un buste d’Hermès,
sur lesquelles il fit graver à titre d’exemples
de ce qu’était sa propre sagesse, tant celle
dont il s’était instruit que celle qui était
due à ses découvertes personnelles, les pensées
que son choix avait estimé être les plus sages
et qu’il avait lui même mis en vers élégiaques.
Ce
qu’il voulait c’était pour commencer que
ses compatriotes ne fussent pas en extase devant les sages
maximes gravées au temple de Delphes : « Connais-toi
toi même » « Rien de trop » et les
autres maximes du même genre, mais que les paroles d’Hipparque
fussent à leurs yeux plus riches de sagesse ; c’était
en second lieu que passant devant ces stèles dans un
sens ou dans l’autre et lisant ces inscriptions, ils
eussent le goût de la sagesse à lui et qu’ainsi,
en vue de compléter leur instruction, ils prissent
l’habitude de quitter périodiquement la campagne
pour se mettre à l’école de la ville.
D’autre
part l’inscription était double : sur la paroi
gauche de l’hermès, l’inscription faisait
dire à celui ci qu’il s’élevait
à mi chemin de la ville et de tel bourg ; sur la paroi
de droite on lisait « Voici un précepte que te
lègue Hipparque : Va de l’avant avec des pensées
de justice » De sa composition il y a encore sur d’autres
Hermès, beaucoup de belles inscriptions en vers : celle
ci notamment, sur la route de Steiria , et dans laquelle il
dit « Voici un principe qu’Hipparque te lègue
: Ne trompe pas un ami » (Hipparque 229)
|
Or
donc, dans cette ile Atlantide, s’était formée
une grande et merveilleuse puissance de rois…(Timée
§ 24) |
Considération particulière
pour le triangle équilatéral
Nous
posons donc que de cette multitude de triangles, il en est un
qui est le plus beau de tous, et nous passons par dessus tous
les autres : c’est celui dont deux en constituent un troisième,
le triangle équilatéral. Pourquoi celui là?
l’expliquer serait trop long (Timée §54) |
Mention du célèbre problème de l'irrationalité
Ne
sais tu pas en effet que c’est ce qui se passe en géométrie
? que la diagonale, les géomètres n’ignorent
pas si elle existe ou non en tant que diagonale ( car ils
le savent) mais quelle peut bien être en grandeur la
mesure de son rapport avec les cotés des surfaces qu’elle
coupe en deux ? N’est ce pas cela même qui fait
l’objet de leur recherche à propos de la diagonale
? (Sisyphos 388)
NdW
: cette référence permet de retrouver la mention
du célèbre problème de la diagonale.
Mais les lecteurs seront peut être intéressés
par la démonstration, à la manière de
celle que fait Socrate dans le Ménon, expliquant en
détail en quoi consistait ce probléme..
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Connaissance de l'existence de cinq solides
réguliers
Voici
pour commencer la forme qui vient en premier et qui est la
plus petite…(Timée § 55)
NdW
: cette référence permet de retrouver la mention
par Platon des cinq solides réguliers. Mais les lecteurs
seront peut être intéressés par la démonstration,
à la manière de celle que fait Socrate dans
le Ménon, prouvant qu'il n'en existe effectivement
pas plus de cinq..
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Intuition que la terre sphérique tient
toute seule en l'air
Et
bien reprit Socrate, ma conviction à moi c’est
en premier lieu que si la terre est au centre du monde et avec
la forme d’une sphère, elle n’a besoin, pour
ne pas tomber, ni de l’air, ni d’aucune résistance
semblable, mais il suffit, pour la maintenir, de la symétrie
en tous ses points du monde avec lui même et de la façon
dont se contre équilibrent tous les points de la terre,
car pour quelque chose qui s’équilibre de cette
façon, il n’y aura, du moment qu’elle est
au centre de quelque chose qui est symétrique, aucune
raison pour qu’elle aille d’un coté plutôt
que d’un autre ; mais, vu cette symétrie, la chose
restera immobile. (Phédon §109) |
Intuition que les orbites des astres errants
sont pourtant circulaires
Ce
n’est pas une doctrine juste qui est accréditée,
mes chers amis, concernant la lune le soleil et les autres astres,
d’après laquelle ce sont bien des astres errants,
alors que c’est tout le contraire qui est la vérité
: chacun d’eux parcourt en effet la même route et
non pas plusieurs, mais toujours une seule en cercle, tandis
qu’en apparence sa trajectoire semble multiple (Les Lois
VII § 822) |
Intuition que les vrais mouvement des planètes
seront connus plus tard
En
vertu donc du raisonnement et du dessein ainsi conçus
par le Dieu touchant la naissance du Temps, c’est afin
que fut engendré le Temps que le Soleil, la Lune et
les cinq autre astres surnommés « errants »
durent naître pour la détermination et la garde
des nombres du Temps.
Leurs
corps respectifs furent faits par le Dieu, qui les plaça
sur les trajets circulaires que décrivait la révolution
de l’Autre ; ceux ci étaient sept comme ceux
là étaient sept; la Lune occupa le premier autour
de la terre ; le Soleil le second au dessus de la Terre ;
l’astre du matin, et celui qu’on dit consacré
à Hermès eurent des circuits dont le temps de
révolution s’égalait à la course
annuelle du soleil, mais qui étaient doués d’un
effet en sens inverse ; de là vient que se rattrapent
et se laissent rattraper mutuellement, et dans la même
proportion, d’un coté le Soleil, de l’autre
l’astre d’Hermès et celui du matin.
Quant
aux autres planètes, dire en quelle position il les
a installées et pour quelles raisons en les développant
toutes, ouvrirait une digression plus laborieuse que l’objet
principal du discours. Ces questions d’ailleurs peut
être obtiendront elles plus tard, à loisir, le
développement qu’elles méritent. (Timée
§ 38)
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Beaucoup pensent déjà que les astres ne sont pas des Dieux
...quand
il nous arrivait de vouloir énoncer des preuves de
l’existence des Dieux, et que nous alléguions
en qualité de Dieux et de choses divines, précisément
ces choses que sont le Soleil, la Lune, les astres, la Terre,
alors ceux de nos contemporains qui se sont laissés
convaincre par ces Erudits répondaient je pense que
c’est là seulement de la terre, et des pierres
et qu’ils sont incapables d’avoir souci des affaires
humaines ; affirmations auxquelles d’autre part une
sorte d’habile présentation finit par donner
une apparence plausible. –
Clin
: Ah, tu viens Etranger, d’exposer une doctrine bien
embarrassante , n’eut elle même qu’un seul
représentant ; mais elle serait plus embarrassante
encore à cette heure ou le nombre de ses partisans
est extrêmement grand.(les Lois X 886)
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